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vendredi 28 octobre 2011

LES ANGOISSES D'UN EXPATRIÉ


Écoutons ce cri du cœur d'un compatriote éloigné qui observe avec désolation les ravages de la bêtise dans le Sud... 


Le terme « expatrié » n'est pas bien choisi de sa part, car il est toujours dans la patrie, mais exilé des lieux qu'il affectionne...



Les angoisses d’un expatrié

Comment peut-on se laisser détruire de la sorte ? Sans rien dire et surtout, sans rien faire ! La survie du peuple Québécois dépend d’une course contre la montre…
Frédéric Labrie
Tribune libre de Vigile  --  vendredi 28 octobre 2011

Mes chers amis, C’est avec une certaine amertume que je vous écris aujourd’hui de l’arrière pays nordique. En effet, même si le ciel y est immense et coloré, même si les paysages qu’on y voit sont à couper le souffle, mon plaisir est gâché par les nouvelles qui m’arrivent du sud. ( toujours avec un certain retard en plus…)
Saurais-je pourquoi j’ai délaissé la vie militante pour aller m’enterrer dans ce trou perdu au bord de la Grande Rivière… Peut-être pour ne pas voir de mes yeux le spectacle désolant que me rapportent chaque jour la télévision et chaque semaine, les journaux de la semaine d’avant… Pour ne pas voir mon peuple sombrer bêtement, victime d’une apathie froidement calculée et inoculée par les forces obscures qui travaillent contre lui.
Il n’y a pas de cinéma ici, ni restaurant, ni bars, ni boîte à chanson. Je communique la plupart du temps en anglais avec les membres de ma communauté d’accueil. ( non sans honte croyez-moi, car je préférerais de loin parler le cri que l’anglais…) Il ne me reste que la chasse et la pêche pour passer mes temps libres. Ces deux activités ont le mérite de laisser la conscience vagabonder entre rêverie et réflexion, permettant à l’esprit de se pencher sur des questions existentielles desquelles n’émergent aucune réponse absolue. Le temps passe au ralenti. Au Nord, on n’a plus de montre, on a le temps…
S’il est vrai que ma vie quotidienne s’est détachée de l’impatiente intransigeance urbaine, le sentiment d’urgence qui m’habite ne fait que s’accroitre depuis que j’ai pris la position de témoin passif de l’actualité. Les signaux qui m’arrivent du sud sont plus qu’alarmants. Il me semble que notre maison brûle et que ses occupants se font bronzer béatement devant les flammes. Je n’arrive pas à comprendre que la souveraineté recule dans les sondages alors que les forces fédéralistes, depuis 15 ans, font la preuve d’une malhonnêteté et d’une malveillance à peine voilée envers notre peuple.
Comment peut-on se laisser détruire de la sorte ? Sans rien dire et surtout, sans rien faire ! La survie du peuple Québécois dépend d’une course contre la montre… Et ce dernier préfère dormir et s’accrocher les pieds dans les grands magasins plutôt que de trotter gaiment vers son salut.
Pendant qu’il regarde avec un désintérêt inexplicable, la classe politique se discréditer (les fédéralistes par une malhonnêteté à peine voilée et les souverainistes par des frondes internes sans fin…), les forces de son État National se font littéralement détruire d’une façon telle que collectivement, d’ici quelques années, nous n’aurons plus aucun levier de contrôle sur notre destinée ; plus aucun moyen d’action pour contrer cette lente assimilation orchestrée contre nous depuis le début de l’occupation anglaise en Amérique…
Il s’en trouve même, au nom d’un progressisme dit rationnel, qui clament haut et fort qu’il faudrait mettre de côté la question de notre existence nationale pour nous concentrer sur ‘’ les vrais problèmes’’… Le toit de la maison coule à ce qu’il parait. On propose de le réparer sans clou et sans goudron. Ce sera beau quand tout partira au vent de l’Histoire qui balaie les peuples sans colonne aux oubliettes et les vendus au panthéon des héros…
Des héros canadians, il y en aura une belle cuvée dans les manuels d’histoire rédigés par les dignes descendants des occupants d’aujourd’hui dans quelques années : tous ceux qui ont fait en sorte d’endormir le peuple du Québec, (cette tribu sectaire de fanatiques, prisonnière d’idéaux surannés et d’une mémoire folklorique désormais inaccessible dans une langue vivante.) en attendant que s’achève le combat mené contre lui en silence, seront portés au rang des fondateurs courageux de ce beau et grand pays : le KAAANADHAAAA ! (avec un ton orgasmique du narrateur).
Vue de loin, l’occupation du Québec par l’envahisseur semble assez bien réussie. Elle en est au stade final, où l’occupé baisse les bras et se laisse convaincre de la fatalité par laquelle sa défaite inévitable n’est qu’une question de temps.
  • C’est ainsi qu’il accepte que son gouvernement national transforme des ententes fédérales-provinciales ridicules en avancée majeure, en traité ‘’historique’’.
  • C’est ainsi qu’il accepte que son gouvernement détruise sciemment, avec la complicité de Pouvoir Corporatif, des leviers de développement comme la Caisse de dépôt…

  • C’est ainsi qu’il accepte que son gouvernement se départisse de l’expertise de l’État national au profit d’entreprises privées, amie des forces qui travaillent contre lui, de façon à accroître la dépendance et la perte de contrôle du peuple sur sa destinée collective.

  • C’est ainsi, qu’il regarde sans mot dire, l’occupant diminuer la représentation du Québec dans un parlement où ce dernier était déjà minoritaire et dans lequel, désormais, on se câlissera bien de ses valeurs et de ses intérêts…

  • C’est ainsi qu’il hausse à peine le ton quand ses ennemis corrompus se financent à même ses impôts.

  • C’est ainsi qu’il approuve la spoliation Planifiée de ses ressources naturelles Nordiques en ne comprenant pas que le profit ira aux multinationales et que les trous resteront ici après leur passage.

  • C’est ainsi qu’il applaudit ceux qui veulent "mettre les syndicats au pas" pour les empêcher à tout prix d’organiser une résistance potentielle lorsque l’occupant, encouragé par ses victoires, œuvrera enfin à visage découvert en s’autoproclamant maître chez nous…
Have a good day Sir !
Drinking my tea with a little cloud of milk and a pinch of sugar… Beauty full day is’nt it ?
Frédéric Labrie
Un gars ben écœuré qui regarde un coucher de soleil nordique vraiment merveilleux à 4 heures de l’après-midi.


Les commentaires:
    • Les angoisses d’un expatrié
    • 28 octobre 2011, par SSauvé
      Merci pour votre cri du coeur. Je vous comprend et me sens beaucoup comme vous.
      Les nouvelles que je recois du Québec (je suis en Afrique) me font le même effet que vous. Je reste médusé devant ce silence des Québécois. Comme vous, j’ai le mal à l’âme de voir ce rouleau compresseur de l’establishment tout écraser sur son passage pour se paver une route pour faire encore plus de cash.
      Mais j’ai espoir, je sais que les Québecois sortiront bientôt de leur hypnose. Ça prend l’allumette pour faire sauter les barils de l’affirmation nationale...et citoyenne.
      Et pour le moment la division des forces souverainistes nous empêche d’allumer la poudrière des Québécois. CAP sur l’indépendance, devra donner un coup de barre et innover dans leur approche pour unir ces forces. Comme je leur ai dit, à maintes reprises, ils se doivent de sortir des sentiers battus pour vaincre Goliath. Et pour le moment, ca tarde une peu.
      ...une question de temps...d’ici mai, je vous dirais. Surtout après la crise qui s’en vient au plan des devises....
    • Les angoisses d’un expatrié
    • 28 octobre 2011, par
      [1] Je vous reçois 5 sur 5 car il n’y a pas un jour où je ne cesse d’y penser.
      [2] La lâcheté, avec un grand L provient en premier lieu de la classe politique souverainiste incapable de mettre une proposition d’indépendance nationale concrète et emballante sur la table et qui préfère se cantonner dans la petite politique provinciale de merde.
      [3] Ne cherchez pas plus loin. Elle est là la LÂCHETÉ.
      Pierre Cloutier
Ces textes sont publiés au site Vigile.net.


Voyez  ces trois documents extraordinaires d'une durée de 45 minutes sur « La guerre secrète contre l'indépendance du Québec ».

On y apprend une foule de détails sur la façon dont P.E. Trudeau et le gouvernement d'Ottawa ont organisé avec la RCMP et l'armée royale du Canada une provocation sans précédents pour justifier des gestes extrêmes comme la « loi des mesures de guerre », l'arrestation sans raisons de 500 militants et intellectuels québécois et l'occupation du Québec par l'armée en 1970 alors qu'il n'y avait qu'une poignée de felquistes.

Cette lutte se poursuit sans cesse et donne la triste situation actuelle au Québec.

 Her Majesty...

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« Ce qui nous laisse petits,
    c'est la peur de devenir grands »
Jean-Luc Dion
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« On va toujours trop loin pour les gens qui vont nulle part »
Pierre Falardeau
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« Quand nous défendons le français chez nous,
ce sont toutes les langues du monde que nous défendons
contre l'hégémonie d'une seule. » 
Pierre Bourgault
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« Aucun peuple digne de ce nom dans le monde
n'a jamais craché sur son indépendance.
   Le peuple québécois serait-il si différent des autres ?
   Son état de peuple annexé et soumis serait-il définitif ?»
Jean-Luc Dion
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