Traduction - Translate

vendredi 19 août 2011

AVANT DE DISPARAITRE...



En classant mes archives, je suis tombé sur cette lettre publiée il y a près de quarante ans dans le quotidien Le Jour, malheureusement disparu. 

L'auteur de la lettre cite un texte qui décrit très bien le mécanisme de l'assimilation linguistique par le biais du bilinguisme imposé par un groupe dominant. 

Ce mécanisme, qui fonctionne depuis la défaite sanctionnée par le traité de Paris de 1763, produit toujours ses effets néfastes sur le peuple québécois comme on peut l'observer surtout dans la région de Montréal, malgré ce qui reste de la loi 101...


* * * * * * *

Avant de disparaître, on devient bilingue!


André Longpré  -  LE JOUR  -  13 août 1974

Je ne peux résister au désir de vous envoyer un extrait du livre d'un linguiste réputé. A. Meillet, « Esquisse d'une histoire de la langue latine ». Comment ne pas faire des rapprochements troublants entre la situation linguistique qui prévalait en Gaule dans les années qui ont suivi sa conquête par Rome et celle que le... Québec connaît depuis 1760 et vit actuellement d'une façon dramatique?
À noter surtout dans ce texte comment Meillet fait ressortir clairement le danger, d'autant plus grave qu'il est plus insidieux, que représente la « bilinguisation » d'une nation, étape qui précède immédiatement celle de la complète assimilation. Voici donc ce texte:

Je ne peux résister au désir de vous envoyer un extrait du livre d'un linguiste réputé. A. Meillet, « Esquisse d'une histoire de la langue latine ». Comment ne pas faire des rapprochements troublants entre la situation linguistique qui prévalait en Gaule dans les années qui ont suivi sa conquête par Rome et celle que le... Québec connaît depuis 1760 et vit actuellement d'une façon dramatique? À noter surtout dans ce texte comment Meillet fait ressortir clairement le danger, d'autant plus grave qu'il est plus insidieux, que représente la « bilinguisation » d'une nation, étape qui précède immédiatement celle de la complète assimilation. Voici donc ce texte:

« Sur la manière dont s'est faite l'extension du latin, on n'a aucun détail précis. À en juger par ce qui se passe en général, il faut se représenter que les populations atteintes ont d'abord été bilingues: les gens qui voulaient se cultiver, ceux qui voulaient servir Rome ont appris le latin.

L'ancienne langue du pays n'a plus eu que des usages locaux, inférieurs. La seule langue de prestige étant le latin, la langue locale a pris un caractère de plus en plus étriqué; elle n'a, plus servi aux relations hors de la localité : Elle n'a été utilisée que pour la vie courante la plus humble. Elle a perdu sa valeur, et la grave incommodité du bilinguisme a fini par disparaître: le latin... est seul demeuré.

Au moment où elle s'éteint, une langue n'a plus de dignité: elle s'est en général chargée de mots de la langue de « prestige » qui la pousse dans le néant: elle n'en est presque plus qu'une ombre.

L'extension d'une langue se fait d'abord par la pénétration du vocabulaire de cette langue dans la langue qu'elle remplace: le jour où, dans un village de Bretagne, tous les jeunes parlent français, on enregistre simplement la fin d'un large procès de francisation du breton : à ce moment, pour la culture de la jeunesse, le breton était vidé de sa substance. » (p. 231).

Il serait peut-être utile de faire paraître dans LE JOUR cet extrait, qui pourrait ouvrir les yeux de plusieurs et renforcer les convictions des autres. Sachez que je suis avec vous de tout cœur dans la lutte.
André Longpré, Montréal
Tant que le Québec sera annexé au Canada et se comportera en colonie (sens original du mot 'province'), le bilinguisme institutionnel continuera de faire ses ravages et la majorité francophone continuera de décliner. 

C'est maintenant devenu très clair que seule l'accession à l'indépendance du Québec, République de langue française, peut permettre une inversion de cette tendance et assurer le progrès de notre langue.

Plus que jamais, c'est devenu une urgence nationale !


* * * * * * *
                           UNE CAPITALE OCCUPÉE

La Capitale nationale du Québec, TERRITOIRE OCCUPÉ ?
   Le pouvoir « canadian » marque fortement son occupation
   du territoire québécois, particulièrement dans notre capitale
   en encerclant les lieux du pouvoir québécois par un barrage
   de drapeaux rouges insolents.

   De la Gare du Palais  aux Plaines d'Abraham
   en passant par toutes les installations du port
   qui enserrent le lieu même de naissance du pays québécois.
   La terrasse du Château et les lieux avoisinants en sont couverts.
   Le tout surplombé par le grand « red maple » dominant la Citadelle.

   Oui! Quiconque observe cela du Grand Fleuve ne peut que
   conclure à l'occupation du pays québécois par d'autres...
              Jean-Luc Dion

* * * * * * *