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jeudi 12 août 2010

L'AVENIR DU PARTI QUÉBÉCOIS


Le PQ a-t-il un avenir ?

Canoe - Actualités 24 heures  -  11/08/2010 09h50
 
«-- Mathieu Bock-Côté

Jonathan Valois, le président du Parti Québécois, disait récemment craindre la « folklorisation » de la souveraineté. Il n’a pas tort : l’idée d’indépendance est mal en point. Pour corriger la situation, Valois recommande au PQ de s’aligner à gauche. Ce remède risque de faire plus de mal que de bien. Car quoi qu’en pense Valois, la vocation des souverainistes n’est pas de faire la promotion d’un programme « progressiste » mais d’assurer la défense de l’identité québécoise, sans quoi l’indépendance ne veut rien dire. 

Mais la crédibilité des souverainistes est à refaire. De peur de subir les insultes des curés du politiquement correct, le PQ a souvent renoncé à défendre l’identité québécoise. Il s’est même vautré dans le conformisme des bien-pensants qui justifient l’effacement des nations au nom de « l’ouverture à l’autre ». Si le PQ veut envoyer le bon signal aux Québécois, il aurait avantage à rompre clairement avec l’inter/multiculturalisme qui s’impose aujourd’hui comme religion d’État. 

Il faut en finir une fois pour toutes avec la philosophie des accommodements raisonnables, par exemple, en abolissant le cours Éthique et culture religieuse. Un principe clair doit aussi être rappelé : c’est aux nouveaux arrivants à s’intégrer au Québec, pas l’inverse. Et pour s’intégrer, mieux vaut prendre le pli culturel de la majorité que de s’enfermer dans sa différence. Ceux qui se joignent à nous doivent accepter d’évoluer dans une société occidentale moderne où les signes religieux ostentatoires comme le voile ou le kirpan n’ont pas leur place. On ne saurait tout tolérer au nom de la « diversité »

Au cœur de notre identité, on trouve évidemment la langue française. Mais il suffit de se promener à Montréal pour savoir qu’elle y est de plus en plus malmenée. Pour en faire la promotion, il faudrait étendre la loi 101 au niveau collégial et aux écoles privées non subventionnées, et franciser les services publics. Pour l’instant, nous finançons notre marginalisation à même les fonds publics. Tout cela demande du courage : le PQ en a-t-il encore? 

Il s’agit là de recommandations élémentaires pour redonner un contenu minimal au projet souverainiste. Pourtant, si le PQ se les approprie, il mécontentera les idéologues radio-canadiens qui sont persuadés d’avoir le monopole de la vertu. Mais il se réconciliera avec une majorité de Québécois, de gauche comme de droite, souhaitant la revalorisation de leur identité. Faut-il rappeler au PQ que ce sont eux qui font gagner les élections?