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samedi 10 juillet 2010

L'UNITARISME EXTRÉMISTE


Les Canadians se sont donné un champion de l'unitarisme comme nouveau représentant de la Reine d'Angleterre... Grand bien leur fasse !

Toutefois, comme Québécois et Francophones d'Amérique, il convient de le voir comme un dangereux imposteur, surtout quand il se dit successeur de Samuel de Champlain, fondateur de Québec et de la Nouvelle France en 1608, alors que le Canada britannique a été fondé en 1867...  

Il y a tout de même une limite à se faire voler son identité !

« Un fédéraliste extrémiste »



La nomination de David Johnston, un « fédéraliste extrémiste », à titre de prochain gouverneur général du Canada est difficile à avaler pour la classe souverainiste du Québec.
Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu, estime qu’il s’agit d’une « nomination partisane » de la part du premier ministre Harper, puisque M. Johnston a été coprésident du comité du Non de Montréal au référendum québécois sur la souveraineté en 1995. Il critique aussi l’ouvrage que M. Johnston a cosigné en 1995, If Quebec Goes, the Real Cost of Separation, dans lequel il s’interroge sur les coûts socio-économiques de la séparation du Québec.
« C’est un fédéraliste extrémiste, soutient M. Beaulieu. Son livre parlait de la souveraineté comme d’une catastrophe en y présentant des scénarios hypothétiques et partisans. »
Le porte-parole de l’Association des descendants des Patriotes, Gilles Rhéaume, qualifie pour sa part le livre en question de « véritable sottisier ».
« C’est un livre de propagande écrit à l’intérieur d’une campagne référendaire », affirme-t-il.
Le président du Conseil de la souveraineté du Québec, Gérald Larose, voit le futur gouverneur général comme un « adversaire » de l’indépendance au Québec.
Champlain, le premier
« Les fédéralistes prennent des fédéralistes ; on ne peut se surprendre de ça », affirme-t-il.
Le nouveau gouverneur général n’a pas tardé à semer la controverse auprès des souverainistes en tenant un discours, hier, dans lesquels il fait l’éloge de Samuel de Champlain, le présentant comme le « premier gouverneur du Canada ».
« De la part d’un universitaire, c’est indécent, s’est insurgé M. Larose. C’est de la bouillie pour les chats », faisant valoir que le Canada est né en 1867, alors que Champlain a fondé Québec en 1608.
Le président du Rassemblement pour un pays souverain, Benoît Roy, qualifie les propos de M. Johnston de « révisionnisme historique », alors que le porte-parole de la Société Saint-Jean-Baptiste, M. Beaulieu, juge « arrogante » et « insultante » cette déclaration.
Le Bloc québécois et le Parti québécois ont pour leur part refusé de commenter la nomination puisque le poste de gouverneur général est désuet selon ces deux formations politiques.

Source
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/politique/federale/archive (...)


«Nous ne nous battons pas pour faire inscrire deux mots,
genre "société distincte", sur un torchon de papier.
Nous nous battons pour la liberté et l'indépendance de notre pays.» 

Pierre FALARDEAU, écrivain et cinéaste

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« Il n’y a plus qu’une seule porte de sortie pour les Québécois :
L’INDÉPENDANCE DE LA NATION QUÉBÉCOISE
DANS L’UNITÉ QUÉBÉCOISE.
Toute la philosophie politique du souverainisme
péquiste et bloquiste et surtout du nationalisme mineur
n’est que de la mauvaise rhétorique
et surtout de la mauvaise politique. »
Bruno DESHAIES, sociologue



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LE DEVOIR  -  1910-2010
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DEMAIN – Hymne au Québec
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vendredi 9 juillet 2010

L'INDICIBLE MALAISE QUÉBÉCOIS



Voici l'analyse d'un essai publié en 1997, La petite loterie, qui permet de mieux comprendre les origines de l'ambiance déprimante et la corruption actuelles au plan politique.

        L'indicible malaise québécois

En période de crise nationale,
le parvenu canadien-français apparaît comme un traître

Gilles Lesage Le Devoir 5 octobre 1997


LA PETITE LOTERIE
Stéphane Kelly
Boréal, Montréal, 1997
288 pages


Titre intrigant que celui de cet essai - issu d'une thèse de doctorat - d'un jeune professeur de sociologie montréalais. 
Le sous-titre fournit un début d'explication: « Comment la Couronne a obtenu la collaboration du Canada français après 1837 ». Ce dont il s'agit, en fait, c'est de la politique coloniale britannique qui devait, selon le mot de lord Durham, faire miroiter les gratifications de la « petite loterie coloniale » aux chefs patriotes.
Cette petite loterie (empruntée à Adam Smith) est un système de distribution des faveurs qui vise à gagner l'adhésion du rebelle et à en faire un parvenu, c'est-à-dire un membre de la minorité qui en sacrifie les intérêts à ses intérêts personnels. C'est la carrière de ce parvenu dans le Canada du XIXe siècle que ce livre met en lumière. Avec brio.
L'auteur raconte que c'est le professeur Hubert Guindon, de l'université Concordia, qui l'a persuadé d'étudier les fondateurs de la Confédération et lui a fait saisir « le potentiel insoupçonné de la notion de paria » tirée des Origines du totalitarisme, d'Hanna Arendt. A sa surprise, il a découvre non seulement une communauté idéologique des pères fondateurs anglophones et francophones, mais que ces derniers étaient, trente ans plus tôt, des patriotes républicains.
Pourquoi, après avoir adhéré à l'idéal républicain, un résistant y renonce-t-il à la faveur de la tradition monarchiste? Après étude approfondie des textes, des débats auxquels l'élite francophone a participé, M. Kelly conclut que la naissance de la Confédération doit un peu au clergé, beaucoup au notable de paroisse et énormément au parvenu, au bourgeois, au nouveau riche. «Dans mon analyse, les pères fondateurs ne sont pas, comme le dit erronément la tradition historiographique, ceux qui assistent aux trois grandes conférences constitutionnelles durant les années 1860. Le père fondateur, écrit Hanna Arendt, est celui qui inspire l'idée soustendant la fondation.»
Pour l'essayiste, les « auteurs » de la Confédération, pour cette petite nation de culture française, sont donc les hommes publics suivants: Etienne Parent, Louis-Hippolyte LaFontaine, Georges-Etienne Cartier. Ce sont eux, beaucoup plus que les clercs, qui légitiment la collaboration avec la Couronne et illustrent la transformation de l'imaginaire de la nation canadienne, du pôle républicain vers le pôle monarchiste.

Une thèse fascinante

Thèse surprenante, fascinante, troublante. L'attrait de la petite loterie coloniale aux patriotes du Bas-Canada est si fort que, en moins d'une décennie, les rebelles les plus actifs renoncent à l'idéal républicain. Parent, LaFontaine et Cartier acceptent de collaborer avec la Couronne. En satisfaisant « la soif d'ambition des hommes marquants dans la colonie », comme le préconise le rapport Durham, l'Empire s'est acquis la loyauté de l'élite de la nation canadienne.

Parcours sinueux du trio fondateur. Le journaliste Parent ouvre le bal, au terme d'une pénible réflexion sur l'assimilation, finalement jugée désirable. LaFontaine, qualifié de girouette, apporte la tradition du patronage - «c'est le pouvoir»; Cartier, carriériste et vaniteux, devient l'ami du capitaliste anglais et persuade les siens de la supériorité du monarchisme britannique et... commercial.
Bref, conclut l'essayiste, si la solution Durham triomphe après 1837, c'est bien moins à cause du clergé, lequel s'oppose farouchement à l'Acte d'Union, au début des années 1840, que du parvenu, qui succombe à l'attrait de la petite loterie coloniale. Les rouges crient à la corruption. Mais c'est un baroud d'honneur.
Depuis 130 ans, conclut le sociologue, le parvenu canadien-français s'inscrit en droite ligne dans la tradition de Cartier. En période de crise nationale, il apparaît comme un traître. Sa mise en accusation, périodique, augmente pendant tout le XXe siècle. La plus célèbre s'est produite vers la fin de l'ère duplessiste. L'éditorial d'André Laurendeau, « La théorie du roi nègre » (dans Le Devoir du 4 juillet 1958), marque bel et bien la genèse de la Révolution tranquille, la naissance d'un nouveau mythe, celui du « french power», et le «triomphe du thérapeutique»...
Vaste programme pour la psychanalyse collective des intellectuels, qu'évoque l'essayiste en épilogue. Cette remise en question d'idées reçues, décapante et stimulante, est bien écrite et subtilement étayée. Qui dit mieux, contredit ou renchérit?




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