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mercredi 2 juin 2010

LE MIRAGE FUNESTE


 

Le Canada idéal qui serait prêt à accommoder le Québec
n'est qu'un mirage

Gilles Duceppe

Montréal, 8 mai 2010 –
 « Il y a 20 ans, le Canada rejetait les demandes minimales du Québec, en faisant échouer les accords du lac Meech. Aujourd'hui, le statut du Québec au sein du Canada ne répond toujours pas aux aspirations de la nation québécoise, même minimalement. Vingt ans après l'échec de Meech, il faut voir la réalité en face : une offre du Canada répondant aux besoins du Québec ne viendra jamais », a lancé le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, lors d'une allocution prononcée dans le cadre du colloque 20 ans après Meech, quel est l'avenir du Québec dans le Canada?, organisé conjointement par les Intellectuels pour la souveraineté (IPSO) et le Bloc Québécois.
 « Les Canadiens lancent un message clair aux Québécoises et aux Québécois : la possibilité de réformer le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de la nation québécoise est une grande illusion. Les Canadiens sont tout simplement passés à autre chose : ils construisent leur pays comme ils l'entendent, trop souvent au détriment du Québec. Les Québécois doivent en prendre acte : ce Canada idéal qui serait prêt à nous accommoder, ce n'est qu'un mirage », a affirmé Gilles Duceppe, qui tire ce constat au terme de sa tournée canadienne et après avoir analysé les résultats du sondage de la firme repère communication recherche réalisé pour le compte des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO) et du Bloc Québécois.
« Même le mentor de Stephen Harper, Tom Flanagan, reconnaît qu'il n'y a aucun appétit de la part des Canadiens pour ouvrir la Constitution afin d'accommoder le Québec. D'ailleurs, Stephen Harper et Michael Ignatieff sont le reflet de l'opinion publique canadienne. Quand Michael Ignatieff affirme qu'il est hors de question d'accorder de nouveaux pouvoirs au Québec, il n'est que le porte-voix des Canadiens. Quand Stephen Harper refuse de donner des suites concrètes à la reconnaissance de la nation québécoise, il ne fait qu'exprimer l'opinion canadienne. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas le faire sans provoquer une réaction très négative au Canada », a-t-il poursuivi.
Selon le chef du Bloc Québécois, le profond fossé entre le Québec et le Canada continuera à se creuser. « Le portrait canadien est très sombre et il ne pourra que s'assombrir davantage dans les années à venir. Le projet de loi des conservateurs visant à réduire le poids politique du Québec à la Chambre des communes l'illustre parfaitement. Nous avons déposé une motion pour contrer cette réduction de notre poids politique, mais les conservateurs et les libéraux, main dans la main, l'ont rejetée. Voilà le Canada tel qu'il s'est construit. Refuser de voir ça, c'est vivre dans une grande illusion, une dangereuse illusion! » a déclaré le chef du Bloc Québécois.

L'autre voie : la liberté par la souveraineté

« Nous avons le devoir d'ouvrir les yeux des Québécoises et des Québécois, mais aussi de leur présenter l'autre voie, celle de la liberté. Nous avons le devoir de souligner que dans un Québec souverain, nous serons maîtres de notre destinée, que nous pourrons assurer la prédominance de la langue française, que nous pourrons contrôler notre immigration, définir notre propre citoyenneté, protéger et assurer l'épanouissement de notre culture. Dans un Québec souverain, notre poids politique sera de 100 % et personne d'autre que nous ne parlera en notre nom dans le monde. Tant que nous serons dans le Canada, on nous refusera une telle existence. Vive le Québec souverain! » a conclu Gilles Duceppe.


« On ne peut pas demander à un peuple de se nier,
de nier ce qui constitue son être »
Bernard-Henri LÉVY
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« Tout homme qui se tient debout
est le plus beau des monuments.»
Georges DOR
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