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mercredi 16 décembre 2009

LA FLEUR DE LIS ET LES QUÉBÉCOIS







LA FLEUR DE LIS, L’HISTOIRE
ET NOTRE FAMILLE


Jean-Luc Dion (*)



Article publié dans « Les Dion en Amérique », Bulletin de liaison et d’information de l’Association des Dion d’Amérique, volume 13, numéro 4, décembre 1995.


(*) Alors président de l’Association.


« Tout groupement humain animé d’un vouloir-vivre collectif et possédant des caractéristiques nationales adopte un symbole propre à l’identifier parmi les autres peuples. Il recourt ipso facto au mode d’expression le plus naturel qui soit: la figuration graphique...» [1]. La fleur de lis, ou la fleur-de-lys héraldique, comme symbole est étroitement associée à l’histoire de notre famille, de notre peuple et des francophones d’Amérique. Et, il ne faut pas l’oublier, notre histoire, pendant deux mille ans et plus, s’est essentiellement confondue avec celle de la France. Nos origines se retrouvent dans ce creuset exceptionnel de la Gaule où se cotoyèrent plus ou moins rudement et se fusionnèrent de nombreux peuples européens: Gaulois, Celtes, Romains, Normands, Basques, Francs, etc.


De tout temps, depuis la plus haute antiquité, la fleur de lis fut un symbole constamment utilisé par nos ancêtres. De plus, les fleurs de lis ont été employées par plusieurs grandes familles des pays d’Europe, par des villes et des communautés [2],[3], de même que par les corporation de métiers et des provinces de France [4],[5]. Ce fut à l’époque de Charles VI et de Louis XII (1380-1515) que l’on fit de ce symbole le plus abondant usage dans les arts décoratifs en France.


L’utilisation de la fleur de lis en France remonte aux temps de l’Empire romain. On la retrouve à travers les différentes dynasties qui l’ont gouvernée. C’est ainsi que les Capétiens l’ont utilisée à partir du chef de leur lignée, Hugues Capet (proclamé roi de France en 987), qui portait une couronne de fleurs de lis. Le sceptre, la couronne et les habillements des rois mérovingiens (première dynastie des rois de France: 420 à 752) étaient ornés de fleurs de lis [6]. Clovis (466-511), un des premiers mérovingiens et considéré comme le premier roi de France par sa conversion au christianisme, aurait reçu les fleurs de lis de Anastase Ier, empereur d’Orient (430-518), avec le titre de consul. Charlemagne (742-814) portait un écu orné de fleurs de lis [5].

De même pour son père, Pépin le Bref (714-768). L’encyclopédie [7]
rapporte que “Le Père Caussin croyait que le lis était, même avant Clovis, le symbole de la Gaule. Il fondait cette opinion sur une médaille d’Hadrien, empereur romain de 117 à 138 de notre ère, où l’on voit la Gaule tenant à la main un objet assez semblable à une fleur de lis qu’elle présente à l’empereur, qualifié sur la médaille de restaurateur de la Gaule”. Toutefois, les fleurs de lis n’étaient pas particulières aux rois de France. Elles étaient utilisées par la plupart des dirigeants. Les fleurs de lis ont orné des couronnes royales en Allemagne, en Espagne, en Lombardie, en Angleterre, etc. [5,[8]].





Fig. 1 Armoiries de Louis XIV
arborées à Québec au 18e s.



Fig. 2 Armoiries officielles
du Québec (1939)








Figure 3
Emblême officiel actuel du Québec.


Ce symbole de grande importance fut naturellement introduit en Nouvelle-France. Jacques Cartier raconte qu’il fit planter une croix de treize pieds de haut à Gaspé et qu’il y fit apposer un écu où furent gravées trois fleurs de lis [5,[9]]. Depuis lors, ce symbole a marqué l’établissement de nos ancêtres en Amérique du Nord et toute notre histoire des trois derniers siècles. La figure 1 montre “les armoiries que Gaspard Chaussegros de Léry, ingénieur des fortifications, avait commandées à Noël Levasseur en 1727. Cette sculpture sur bois ornait l’une des portes de Québec...” [1]. Il est important de remarquer que la fleur de lis des rois de France n’était pas blanche: elle était jaune or. On peut ainsi affirmer que la fleur de lis (ou fleur-de-lys) du drapeau québécois n’est pas un symbole royaliste, mais bien un symbole national, un signe de ralliement non seulement de tous les Québécois, mais aussi de tous les francophones nord-américains. C’est un symbole qui rappelle nos origines françaises et dont nous devons être fiers. Un noble symbole qui commande le respect, tout comme nos amis des États-Unis respectent leur bannière étoilée ( Star spangled banner ).


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[1] Le drapeau québécois, Jacques Archambault et Eugénie Lévesque, Éditeur Officiel du Québec, 1974.
[2] Manuel du blason, D.L. Galbreath, SPES, Lausanne, 1942.
[3] L’art héraldique, H. Gourdon de Genouillac, Gründ, Paris, 1900.
[4] Armoiries des provinces et villes de France, Jacques Meurgey, Bosse, Paris, 1929.
[5] Pour un drapeau indépendantiste, Raoul Roy, L es Éditions du Franc-Canada, Montréal, 1965.
[6] Histoire du drapeau, des couleurs et des insignes de la monarchie française, M. Rey, Téchener, Paris, 1837.
[7] Encyclopédie du XIXe siècle, Librairie de l’Encyclopédie, 1877, à “Lis”.
[8] Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Larousse, Paris, 1872, à “fleur”.
[9] La grande aventure de Jacques Cartier, J. Camille Pouliot, H. Michelant et A. Ramé,
Paris, 1934, p. 42.

dimanche 13 décembre 2009

RÉFORME SCOLAIRE AU QUÉBEC, etc.



Compte rendu d'un livre qui traite d'une question de fond en éducation :

Normand Baillargeon. Contre la réforme


Joëlle Quérin
08-12-2009
Normand Baillargeon
Contre la réforme. La dérive idéologique du système d’éducation québécois, Montréal, les Presses de l’Université de Montréal, 2009, 174 pages.
Pour la plupart des Québécois, l’école a pour principale fonction de transmettre aux enfants des connaissances. L’histoire sert à les informer sur des événements qui se sont déroulés dans le passé. Les mathématiques leur permettent de connaître les lois des nombres. La biologie les renseigne sur le vivant. La chimie leur apprend les secrets de la matière.
Imaginons toutefois que vous croyez que la connaissance n’est qu’une construction du sujet pensant, qui ne se rapporte aucunement au « réel ». Qu’en fait, le « réel » n’existe pas vraiment, ou du moins, on ne peut pas prouver qu’il existe. Que la vérité n’existe pas non plus, et qu’en conséquence, nos connaissances peuvent être jugées viables ou non, mais jamais vraies. Que chaque individu produit à sa manière un savoir qui lui est propre, incomparable à celui des autres, et donc non transmissible d’une personne à l’autre. Imaginez que vos pensez tout ça. Quelle conception aurez-vous de l’école ?
(...)
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Un texte qui pose bien le problème du dérapage multiculturaliste...:

Reconstruction multiculturelle de l’identité québécoise : les censures à lever
Mathieu Bock-Côté



(...)
La première censure à lever est celle qui est posée sur la question de l’immigration, ce qui n’ira pas sans risque, ce qui ne se fera pas sans courage. Depuis les propos de Jacques Parizeau sur le rôle du vote ethnique dans la défaite référendaire de 1995, l’immigration est un tabou au Québec et nul ne peut contester la propagande officielle qui l’entoure sans risquer les pires épithètes. Pour avoir seulement contesté la hausse des quotas d’immigration, sans même plaider pour leur réduction, Mario Dumont au printemps 2008, a subi les foudres de la caste médiatique qui l’a accusé sans gêne de racisme et de xénophobie, de pratiquer une politique assimilable à celle de l’extrême-droite...
(...)
La deuxième censure est celle posée par le multiculturalisme qui, au Québec comme ailleurs, entraîne les peuples à se laisser culpabiliser, à se reconnaître dans une image dégradée de leur histoire, de leur passé, ce qui les convainc conséquemment de renoncer à leur héritage historique propre pour plutôt se fondre dans la nouvelle civilisation multiculturelle. La méthode est simple : la criminalisation de l’expérience historique de nos sociétés, jugées coupables de racisme, de sexisme et d’homophobie justifie leur déconstruction administrative et leur reconstruction intégrale selon les préceptes de l’égalitarisme identitaire.
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DOSSIER SUR LA QUESTION : CLIC



L'éducateur Nestor Turcotte a pour sa part des propositions-chocs de redressement que je trouve intéressantes, même si elles semblent inapplicables dans l'état actuel (déliquescent...) des choses :

« Les Québécois parlent « joual ». Ils pensent « joual ». Ils écrivent « joual ». Bref, le « joual » les caractérise du primaire à l’université. Le « joual » les singularise à la maison, à l’école, au travail, dans leurs loisirs. Le « joual » galope toujours au Québec, entretenu par une télévision bâtarde où abondent les onomatopées, les phrases syncopées, les mauvaises intonations, les mots entrecoupés de sacres et de blasphèmes. Les Québécois aiment parler « joual ». Ils le pratiquent par osmose. Entre « jouaux », ils arrivent à se reconnaître dans l’écurie. (...) »
(...)
« Il n’y a pas cinquante-six façons d’apprendre une langue. On apprend une langue - la langue française en occurrence - en prenant des dictées, en apprenant Lafontaine par cœur, en lisant les maîtres, en apprenant et en écrivant les règles de cette langue. Urgence donc de procéder à la rédaction, par des maîtres chevronnés, d’une grammaire universelle pour le primaire et d’une autre, plus complète, pour le niveau secondaire. Apprentissage par cœur des règles de cette grammaire. Retour à l’apprentissage systématique et journalier de mots de vocabulaire et remise à l’honneur de la dictée quotidienne, plus un temps obligatoire consacré à la lecture d’auteurs québécois et français. Examen ministériel et éliminatoire à la fin du cours primaire et secondaire. Aucun élève ne sera autorisé à passer du primaire au secondaire, du secondaire au Cégep et du Cégep à l’université sans avoir subi avec succès cet examen éliminatoire. Bref, un filet, aux mailles serrées, qui empêchera les ignorants de propulser leur incompétence à un niveau qu’ils ne devraient jamais atteindre.»
(...)

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En terminant :

« ...être (Québécois) ce n’est pas seulement adopter des principes d’égalité et de justice sociale, mais c’est aussi des manières de vivre, de penser, de sentir et d’aimer particulières. C’est aussi une histoire qui, si elle trouve dans la « Révolution (tranquille » de 1960) une date charnière, n’en commence pas moins bien avant, jusque chez les Romains et les Gaulois. C’est surtout habiter un territoire, où ces manières particulières de vivre, de penser, de sentir et d’aimer pourront s’épanouir en toute liberté sous un paysage qui prolonge et reflète ces sentiments. C’est, enfin, un « espace public », qui tout en véhiculant une part d’abstraction nécessaire, suggère lui aussi des fondements plus charnels à l’identité commune. »


Retouché de clic.


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DEMAIN – Hymne au Québec
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