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samedi 31 octobre 2009

UN SCANDALE BIEN CACHÉ


Un scandale bien caché dont nos dirigeants politiques de tous côtés n'ont pas voulu parler et ne veulent pas parler, surtout pendant la dernière campagne électorale de 2008...

Une perte difficilement réparable à tous points de vue pour le Québec !

QUÉBEC A BOUDÉ UN PROJET
D'ÉOLIENNES DE 4,5 MILLIARDS ($)
Louis-Gilles Francoeur -- Le Devoir, 25 mars 2007

La multinationale Siemens a finalement installé sa base industrielle nord-américaine en Iowa.

Le Québec a raté sa chance l'année dernière (2006) de voir un turbinier de calibre international s'implanter ici avec une usine consacrée au développement et à la production d'un nouveau modèle d'éoliennes nordiques. La multinationale allemande Siemens projetait en effet de construire cette usine au Saguenay-Lac-Saint-Jean, de même qu'un centre de recherche dans la région de Montréal, à proximité des grandes écoles d'ingénierie, dans le cadre d'un mégaprojet de 3000 MW dans le Grand Nord.

C'est ce qui ressort de la proposition soumise par Siemens le 20 avril 2005 au gouvernement, notamment au ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre Corbeil, document dont Le Devoir a obtenu copie. Le matin même, Siemens présentait brièvement son projet au p.-d.g. d'Hydro-Québec, Thierry Vandal. Les 3000 MW auraient été produits autour du bassin hydroélectrique de LG-4, à la Baie-James, ainsi que dans la région de Manicouagan, sur la Côte-Nord. Ce projet aurait généré un investissement privé de
4,5 milliards de dollars et aurait produit 9 TWh (*), ce qui en faisait donc une véritable solution de rechange au détournement de la rivière Rupert, dont Hydro-Québec escompte tirer 8,5 TWh.
(*) NOTE : 1 Twh (térawatt-heure) = mille millions de kWh
1 kWh (kilowatt-heure) : énergie dépensée en 1 heure par un élément chauffant moyen de cuisinière électrique de 1 kW, ou encore le travail fait pour hisser une masse de 100 kg à une hauteur de 3670 mètre ! C'est beaucoup beaucoup d'énergie...
Québec a finalement refusé d'aller de l'avant avec ce projet même si la multinationale offrait en retour de faire du Québec son centre de production éolienne pour l'ensemble du marché nord-américain, lequel devrait tripler de volume d'ici 2020.

Mathieu Saint-Amant, attaché de presse du ministre Corbeil, a déclaré au Devoir que le gouvernement et Hydro-Québec avaient préféré aller de l'avant avec un processus d'appel d'offres pour 2000 MW plutôt que de négocier l'exclusivité de la fourniture d'équipement en échange de l'implantation de cette multinationale au Québec. L'appel d'offres d'Hydro-Québec en éolien a été officiellement lancé le 29 juin suivant. Siemens n'y participera pas, selon nos sources. En août dernier, la multinationale annonçait la construction de sa base industrielle nord-américaine en éolien en Iowa, à proximité d'un des meilleurs gisements éoliens après ceux du Québec. Le 10 janvier dernier, Siemens Wind Power révélait que son carnet de commandes en Iowa atteignait déjà 1400 MW pour une valeur de 1,7 milliard $US, ce qui se serait ajouté aux 400 à 500 machines prévues chaque année pour le projet nordique québécois.

Ce projet, qui misait sur la mise au point d'une éolienne capable de démarrer après des dizaines d'heures d'arrêt à des froids pouvant atteindre les -50 °C, aurait été totalement équipé de ce nouveau modèle « arctique ». Siemens était prête à verser des royautés à Hydro-Québec pour la vente de ce modèle ailleurs dans le monde. Mais surtout, la multinationale offrait à Québec de diminuer le coût de revient de l'électricité éolienne à 6 ¢ le kilowattheure, ce qui est inférieur au coût de 6,5 ¢ le kWh obtenu lors du premier appel d'offres de 1000 MW éoliens, en 2002.
Il faut lire la suite de cet article qui illustre parfaitement l'incompétence des uns et la collusion des autres avec les puissants lobbys de l'énergie : clic

Or, cette décision scandaleuse devant les événements qui se préparent ( juteux contrats donnés majoritairement à des entreprises de l'extérieur ) [*] n'a fait l'objet d'aucune dénonciation, aucun commentaire des dirigeants politiques pendant la dernière campagne électorale, entre la publication du 25 mars et l'élection du 23 avril !!! On peut se poser bien des questions...

[*]
Les termes de ces contrats

Une décision qui :
  1. Prive le Québec d'une expertise unique au monde;

  2. Prive le Québec d'une industrie d'avenir où nous pouvons exceller;

  3. Fait perdre des centaines, sinon des milliers d'emplois de techniciens, ouvriers spécialisés et ingénieurs;

  4. Laisse la porte ouverte à des «promoteurs», surtout de l'extérieur, qui n'ont peu ou pas d'expertise dans le domaine, qui achèteront pratiquement tout l'équipement hors du Québec en créant très peu d'emplois et très très peu d'expertise, qui ne feront pas de vrai développement d'appareils adaptés à notre climat, qui établiront des parcs éoliens là où il y a relativement peu de vent, qui récolteront des contrats très lucratifs pour eux et très chers pour les Québécois, qui ne seront pas responsables des arrêts de production quand la température descendra sous -30 dgC, etc., etc.
Il importe d'en reparler...

La recolonisation du Québec
Nos outils collectifs vendus dans l’indifférence

Pr Léo-Paul LAUZON - UQAM
L’Aut’Journal - mercredi 25 avril 2007

« Vous vous dites sûrement pourquoi (…), si les autres (pays) le font et vont même jusqu’à la nationalisation directe ou indirecte, avec une forte participation de l’État qui lui donne le contrôle effectif ou un droit de veto sur la vente à l’étranger de compagnies, nous ne le faisons pas ici et encore plus compte tenu de la petitesse de notre secteur économique et de sa vulnérabilité face aux multinationales étrangères beaucoup plus imposantes et dotées de moyens financiers infinis ?

Eh bien, la raison est simple : nous sommes dirigés par des politiciens à la fois vendus et ignorants qui ont principalement à cœur leur propre personne et celle de leurs amis, et non l’intérêt supérieur de la majorité.

(…)

La privatisation, et la vente à l’étranger qui s’ensuivit, de joyaux collectifs québécois, comme Biochem Pharma, Provigo, Domtar et Cambior, s’est effectuée au nom de dogmes primaires et n’a profité qu’à quelques petits affairistes minables.

La prestigieuse revue The Economist a dit récemment que la vente de sociétés québécoises et canadiennes à l’étranger aurait soulevé des passions et une levée de boucliers ailleurs. Ici, rien, même que ça se fait dans l’enthousiasme. Faut être arriérés et colonisés pas à peu près. »

Léo-Paul LAUZON
La recolonisation du Québec
Voir : http://www.vigile.net/article7368.html
Il faut aussi lire le document suivant qui contient beaucoup d'information importante sur l'énergie éolienne au Québec, un domaine parmi d'autres où le gouvernement de J.J. Charest a créé un gâchis :

Énergie éolienne au Québec

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